une transmission défensive de ces idées.
Sous le couvert de la rationalité, les néo-carnismes sont des justifications : ils fournissent ce qui semble être une raison plausible de manger des animaux - plutôt que la raison véritable. Et la véritable raison est qu'une idéologie violente imprègne les attitudes et les comportements des gens envers les êtres qu'ils ont appris à voir comme de la nourriture, de sorte que, sans le savoir, ils font une exception à ce qu'autrement ils considèreraient immoral. Aujourd'hui, la grande majorité des gens pensent que les animaux ont des intérêts et qu'ils méritent d'être protégés des maltraitances ; selon cette façon de voir, tuer des animaux pour n'importe quelle raison hormis celle de véritable légitime défense, n'est ni justifiable, ni rationnelle. (Même dans le cas du bio-carnisme, les possibilités d'alternatives à la mise à mort des animaux ou, au moins, de réduction de leurs souffrances ne sont pas explorées.)
Le processus des néo-carnismes transparaît dans leurs objectifs : le but de chaque argument n'est pas de traiter la question du végétalisme mais de se défendre contre lui. Les arguments n'expriment pas l'intention d'examiner plus avant la question, ni le désir de chercher des alternatives à l'abattage des animaux. Ils n'invitent pas au dialogue mais mettent plutôt un terme à la discussion en dénonçant le végétalisme comme anormal, non naturel, et non nécessaire. Le processus révèle une capacité à réagir de façon rigide et simpliste plutôt qu'avec souplesse et nuance - processus sain qui favorise l'examen sincère de ses propres hypothèses ainsi que la prise en considération des points de vue différents. (Les idéologies dont les principes vont à l'encontre des valeurs humaines essentielles dépendent de mécanismes défensifs pour empêcher leurs partisans de voir les incohérences dans leurs valeurs et leurs pratiques. Les idéologies qui sont en harmonie avec les valeurs humaines essentielles ne sont pas structurées autour d'un processus défensif ; si elles sont exprimées de façon défensive, cela tient à des attitudes individuelles plutôt qu'idéologiques.)
Tirer sur le messager et le message végane
Invalider les partisans d'un mouvement social est caractéristique d'un backlash : si nous tirons sur le messager nous n'avons pas à prendre au sérieux les implications de son message. Dans le backlash carniste, les végétaliens sont tenus pour responsables des problèmes qu'ils essaient de résoudre : les végétaliens "radicaux" qui demandent la fin de l'élevage sont vus comme perpétuant le problème en ne soutenant pas les méthodes "humaines" d'élevages, les végétaliens concernés par les problèmes environnementaux sont accusés d'avoir un style de vie non durable, et ceux qui font la promotion du végétalisme pour la santé sont dépeints comme maladifs.
Et, parce que le végétalisme est vu comme une idéologie (subjective) tandis que les néo-carnismes sont considérés comme des idées (objectives), les arguments en faveur du végétalisme sont jugés tendancieux. Les végétaliens font de la "propagande", quand d'autres font de "l'information". Les végétaliens font du prosélytisme, quant d'autres discutent. Cette représentation déséquilibrée des arguments végétaliens et pro-viande privent les végétaliens comme les non-végétaliens de la possibilité d'avoir des conversations rationnelles et productives sur la question de la consommation d'animaux.
Et, parce que le végétalisme est vu comme une idéologie (subjective) tandis que les néo-carnismes sont considérés comme des idées (objectives), les arguments en faveur du végétalisme sont jugés tendancieux. Les végétaliens font de la "propagande", quand d'autres font de "l'information". Les végétaliens font du prosélytisme, quant d'autres discutent. Cette représentation déséquilibrée des arguments végétaliens et pro-viande privent les végétaliens comme les non-végétaliens de la possibilité d'avoir des conversations rationnelles et productives sur la question de la consommation d'animaux.